Mon parcours, ma sensibilité
TOUT VIENT DE NOUS, DE NOS PENSEES
J’ai toujours cherché à savoir pour agir avec discernement et justesse. Je suis convaincue que ce que nous vivons, agréable ou non, vient de nos projections et de nos pensées, que tout est causes et conséquences. Je pressens aussi en profondeur une nature « parfaite », peut être « La nature de Bouddha ». Comment demeurer dans cette nature ? Quelles sont les causes de nos comportements, de nos tempéraments et de nos projections ? Quel est donc le programme qui nous a créés tels que nous sommes ? Comment modifier le code source, poser des patches et changer notre façon d’être, nos pensées et projections ? Et comment sortir de tout ça ultimement ? C’était ma croyance, ma quête, c’est devenu ma réalité. J’ai orienté mon travail vers l’introspection et j’ai changé en moi ce qui me heurtait dans le monde et chez les autres. A n’en plus douter, nous créons notre monde avec nos pensées.
EXPRIMER NOTRE REALITE
J’ai travaillé 20 ans en entreprise où j’accompagnais au changement les équipes (en savoir + : Linkedin). Le spectre d’intervention s’est vite trouvé restreint et j’ai changé de vie. J’ai appris différents outils thérapeutiques dont j’ai perçu des limites par rapport à ce que je pensais possible. Je me suis alors imergée dans les enseignements et pratiques bouddhistes (écoles Nyingma et Kagyu), entre autre les aspects psychologie, philosophie et méditation que je ne trouvais pas ailleurs. J’ai trouvé des moyens de transformation éprouvés et vérifiables, en phase avec ma réalité intérieure et mon mode de compréhension. J’ai acquis les mots, le discernement, les moyens et la clarté pour comprendre et exprimer ma réalité. On me donnait les outils pour libérer ce dont je ne voulais plus. J’ai retrouvé mon inspiration, ma source et la sagesse. J’avais 36 ans. J’ai pris le nom bouddhiste de Trinley Drolma. Trinley signifie « Activités éveillées », Drolma est le nom tibétain pour Tara, le bouddha féminin, la libératrice et protectrice, symbole de non peur et de promptitude.
VOIR LES TRAMES KARMIQUES A L’OEUVRE
Dans cette clarté, j’ai réalisé que je captais les tendances karmiques et kleshas à l’oeuvre. Je les entends dans les paroles, les vois dans les gestes, le sais dans les comportements, les capte dans les projections. Nous sommes tous sous le joug de tendances, chacun dans son spectre. Je vois des trames émerger et les liens de causes et conséquences entre les comportements et les trames. Ma vie avec mon époux, Lama, docteur en philosophie bouddhiste, a amené une révélation. Il ne projète ni colère, ni critique, ni pensée négative ou jugeante… Je n’avais jamais ressenti ça avec personne. Cela a affiné ma compréhension des kleshas, des conditionnements subtils. Ce mode de fonctionnement participe grandement à ma double culture (voir Ma double culture, ça change quoi ?). J’ai appris à dissocier mes tendances de celles des autres et à m’en libérer en introspection. J’ai appris à libérer le plan karmique à la source : les intentions. Ma pratique et mon enseignement sont basés sur la roue du Samsara qui reprend les kleshas, le karma et le processus répétitif de mise en oeuvre dans nos comportements notamment. Tout est là, quels que soient notre culture, nos croyances, nos vies présentes et passées, ici ou ailleurs. Ce processus s’applique à tous.
DEVENIR CE QUE NOUS VOULONS ETRE
J’ai enfin une vue de l’illimité qui m’a poussée à explorer d’autres réalités, d’autres cultures. différents plans de conscience, avec sensibilité et raison. J’ai affiné cette vue avec des pratiques méditatives du Vajrayana, des études de soutras et tantras (enseignements du Bouddha et commentaires) et plusieurs pèlerinages en Inde et au Bhoutan où il est ordinaire de parler karma, vies dans différents mondes ou pays avec des expériences très variées sous différentes formes. Tout est possible ! Je le savais ! Dans cette vie, j’ai une double influence. Des mémoires de femmes, de Dakinis en Himalaya, et de différentes formes de sagesses m’ont menée au bouddhisme puis à la transmission et la libération karmique (lire Double culture, ça change quoi ?). D’autres mémoires en France me guident vers la raison et la logique. C’est ma double culture. Elle m’a permis d’entrevoir notre manque de discernement du fait de nos croyances, traditions, limites et de notre tendance à rester à la surface des choses et de nous-mêmes. Voir cela, c’est retrouver la liberté de devenir ce que nous voulons être et ne plus être ce que nous sommes déjà. Nous pouvons influencer le programme par un travail intérieur accessible à qui veut cheminer sur cette voie, exigeante mais libératrice.
Christelle Hauteville-Chadorla