Je suis française de naissance et d’éducation. Je suis bhoutanaise d’aspiration et de coeur. Je suis bouddhiste d’extraction et de constitution.
Ce qui m’inspire le plus, c’est l’image au fond de moi qui me porte à revenir dans mes qualités chaque fois que je m’en éloigne. Je vois une femme, âgée, ridée, un mala à la main, récitant des mantras, le regard rieur, le sourire quelque peu édenté et permanent, le coeur chaleureux, le mot bienveillant, le geste altruiste et l’esprit tellement grand que tout y est contenu. Elle doit être au Bhoutan, à n’en pas douter, en tout cas elle en a tous les attributs. Cette image me porte. Parfois, quand dans ma vie j’ai des velléités de m’investir dans des affaires mondaines comme des travaux dans la maison, je revois cette femme et je cesse, je n’ai pas besoin de mieux. Quand je me prend à faire des projets pour l’avenir, je revois cette femme et j’ouvre mon esprit pour accueillir ce qui vient. Quand je me prend à être heurtée par une personne ou une situation, je revois cette femme et mon coeur s’emplit de compassion.
Cette femme n’est pas autre, c’est l’expression de ma culture bhoutanaise. Quand je la regarde avec plus d’acuité, je vois Tara, et encore au-delà Yum Chenmo, la perfection de la sagesse. Voilà ce qui m’inspire, voilà ce qui me tire. Voilà mes représentations, sans ostentation. Je les accepte maintenant que je les connais. Je ne suis pas elles, elles ne sont pas moi. Elles agissent à travers moi. Elles sont là, constamment, à orienter ma vie.
Dans cette culture bhoutanaise, c’est la sagesse bouddhiste qui m’habite particulièrement. Parce que c’est ma nature profonde, c’est ce qui m’agit, c’est l’origine de tous mes actes vertueux et c’est ce qui a été le moteur de toutes mes actions bénéfiques et de ma vision de la vie. C’est également la vue et la perspective que j’ai au plus profond de mon être.  Etre de culture bouddhiste et bhoutanaise, comme j’aime à le dire, c’est reconnaitre au fond de soi les enseignements de Bouddha et consacrer sa vie à les appliquer. Ici religion, culture, sagesse, éducation, éthique, vertu… tout cela fait partie de la même sphère : l’art de la paix.
Etre de cette culture, c’est être un homme ou une femme de l’intérieur. En tibétain, cela se dit Nangpa. C’est la certitude que tout se joue en nous. Nous vivons en introspection, quitte à nous éloigner du monde, totalement ou partiellement. Pour ma part partiellement, car j’ai toujours conduit mon chemin en parallèle en cherchant à appliquer cette sagesse dans ma vie, à tous les niveaux, aussi bien dans ma vie intérieure que dans ma vie extérieure. Je n’y arrive pas toujours, loin s’en faut, mais je m’applique et persévère.
Et nous voilà au premier mot clé de ma vie : sagesse(1). C’est la sagesse qui m’aspire et m’inspire sur cette voie. Je n’ai qu’un seul juge, la sagesse. Je n’ai qu’un seul maitre, le maitre intérieur.
Mon deuxième mot clé est : libération.
Et mon tout forme mon troisième mot clé : liberté intérieure.
Voilà ce qui m’anime. Voilà ce qui constitue la base de ma conscience, et au-delà. Voilà ce qui est à l’origine de l’assemblage nommé dans cette vie Christelle. Et bien d’autres choses, mais le reste est une autre histoire, plus rocambolesque et périlleuse, que vous pouvez lire dans d’autres posts, sur d’autres pages, sur d’autres sites.
Ceci est ma profession de foi, tout en étant ma nature profonde, tout en étant mon aspiration.
Et vous, quelle est votre profession de foi ? Qu’est-ce qui vous anime ? Qu’est-ce qui vous agit ?

Christelle Hauteville-Chadorla

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(1)  La sagesse allie éthique, conscience globalisée des autres et de soi, authenticité, connaissances profondes, discernement, raison & intuition, sens du vertueux et perspective libératrice des carcans et du conformisme. Christelle Hauteville-Chadorla