En occident, nous sommes attachés aux émotions, nous nous y identifions tout comme nous donnons des qualités à l’autre sur la base de ces émotions.
Je suis colérique, il est jaloux, j’aime sortir et m’amuser entouré d’amis, elle est dans la compétition et veut gagner, ils sont orgueilleux / imbus d’eux-mêmes, ils voient le monde à travers leur prisme sans s’intéresser aux prismes des autres, nous sommes insatisfaits, nous avons une compréhension limitée des choses, notre spectre cognitif est conditionné, il croit toujours en la malveillance des autres…
Toutes ces façons d’être, ces comportements, ces traits de caractère tels qu’on les envisage en occident, sont dans la compréhension bouddhiste des kleshas, des émotions perturbatrices / afflictions racines à l’origine des perceptions erronées, des croyances limitantes de toutes natures, des restrictions cognitives, des filtres mentaux et émotionnels. Ce sont eux qui nous poussent dans nos actions, qui leur donnent leurs formes, qui les déterminent. Nous en sommes parfois conscients, mais le plus souvent totalement inconscients. Ils nous emportent et nous nous disons « je suis comme ça », « il est comme ça ». C’est de cette supposée fatalité que nous nous extrayons avec les pratiques de méditation introspective pour voir, d’acquisition de sagesse pour savoir et de lâcher-prise pour transformer. Nous ne sommes condamnés à rien, si ce ne sont les croyances dans lesquelles nous acceptons inconsciemment de nous limiter, de nous enfermer.
En allant encore plus loin, ces kleshas sont les causes de nos karmas, tout en étant les conséquences. Sans eux, nos actions seraient justes, sans intentions égotiques, sans illusions, sans attachements, sans filtres. Sans eux, c’est la liberté intérieure.
J’ai construit ma pratique professionnelle sur cette base et dans cette optique : les kleshas et les karmas sont des conditionnements de notre esprit dont nous pouvons nous libérer.
Christelle Hauteville-Chadorla